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société

  • 1848-2018 Comprendre ce qui se passe

    Ceci n'est qu'un début, le texte est en cours de réalisation, mais il faut bien tenter d'éclairer le pourquoi:
    1848-2018, pour comprendre la situation présente
    « Jupiter rend fous ceux qu’il veut perdre », le pouvoir n’est qu’une illusion et n’appartient pas à ceux qui croient le posséder.

    Les leçons de la révolution de 1848

    À relecture des causes et du déroulement de la révolution de 1848 on comprend mieux l’origine et l’évolution des évènements qui ont conduit à la situation insurrectionnelle actuelle.
    Depuis plus de 10 ans maintenant, avant même l’élection de Sarkozy, j’ai maintes fois expliqué dans mes textes et mes conférences comment la situation qui s’est installée en France depuis le 5 juillet 1972 a placé le pays dans un état comparable à celui de la fin de la Monarchie de Juillet qui a conduit à la révolution de 1848 que Tocqueville annonçait dans un discours à la Chambre, le 27 janvier, moins d’un mois avant l’explosion :
    « On dit qu'il n'y a point de péril, parce qu'il n'y a pas d'émeute ; on dit que, comme il n'y a pas de désordre matériel à la surface de la société, les révolutions sont loin de nous. Messieurs, permettez-moi de vous dire que je crois que vous vous trompez. Sans doute, le désordre n'est pas dans les faits, mais il est entré bien profondément dans les esprits. Regardez ce qui se passe au sein de ces classes ouvrières, […] Ne voyez-vous pas qu'il se répand peu à peu dans leur sein des opinions, des idées, qui ne vont point seulement à renverser telles lois, tel ministère, tel gouvernement même, mais la société, à l'ébranler sur les bases sur lesquelles elle repose aujourd'hui ? N'écoutez-vous pas ce qui se dit tous les jours dans leur sein ? N'entendez-vous pas qu'on y répète sans cesse que tout ce qui se trouve au-dessus d'elles est incapable et indigne de les gouverner ; que la division des biens faite jusqu'à présent dans le monde est injuste ; que la propriété repose sur des bases qui ne sont pas les bases équitables ? […] Ma conviction profonde [est] que nous nous endormons à l'heure qu'il est sur un volcan ! »
    Et Tocqueville rappelle dans ses Souvenirs que son discours en fit sourire beaucoup. Moins d’un mois après la révolution éclatait.
    Comment en était-on arrivé là ?
    Depuis 18 ans, depuis la révolution de 1830, une seule classe-caste, la bourgeoisie d’argent s’était emparée de tous les pouvoirs politiques et économiques. Guizot avait mis en place une économie de la rente sans souci du développement de l’industrie et de l’économie réelle du pays « Enrichissez-vous par le travail et par l’épargne ». L'économie de Guizot c'était l'économie de la rente, des rentiers de Paris, décrivait Tocqueville dans son second Mémoire sur le Paupérisme.
    Les classes populaires et le prolétariat, explique Tocqueville, avaient été tenues à l’écart de l’enrichissement du pays et végétaient dans une situation médiocre et précaire au moment même où des scandales politico-économiques ternissaient la classe politique, d’où cet appel qui clôt son discours :
    « Gardez les lois, si vous voulez ; quoique je pense que vous ayez grand tort de le faire, gardez-les ; gardez même les hommes, si cela vous fait plaisir : je n’y fais, pour mon compte, aucun obstacle ; mais, pour Dieu, changez l’esprit du gouvernement, car, je vous le répète, cet esprit-là vous conduit à l’abîme. »
    La Campagne des Banquets, 1847-1848…
    Pour contourner l’interdiction des réunions publiques les opposants, essentiellement des représentants de l’opposition dynastique, rejoints par des républicains, organisent des Banquets pour donner forme à leurs revendications et, pour élargir leur audience, établissent le contact en direction du monde du travail. Tocqueville refusa de s’associer à la campagne des Banquets prévenant ses collègues qu’ils ouvraient la boite de Pandore, lançant un mouvement dont la maîtrise ne pouvait pas manquer de leur échapper.

    Tous les membres de la classe politique appartenaient de fait à la même caste.

    En faisant appel à la classe ouvrière pour laquelle ils n’avaient rien fait pendant 18 ans, ils ouvraient la porte à des revendications qu’ils ne pourraient satisfaire et qui amènerait nécessairement des menées révolutionnaires :

    « Pour la première fois depuis dix-huit ans, disais-je, vous entreprenez de parler au peuple et vous cherchez votre point d’appui en dehors de la classe moyenne ; […] si vous parvenez, […] â agiter le peuple, vous ne pouvez pas plus prévoir que moi où doit vous conduire une agitation de cette espèce.gilets jaunes,révolution de 1848,élites
    À mesure que la campagne des banquets se prolongeait, cette dernière hypothèse devenait, contre mon attente, la plus vraisemblable. Une certaine inquiétude commençait à gagner les meneurs eux-mêmes. […] l’agitation créée dans le pays par les banquets dépassait non seulement les espérances mais les désirs de ceux qui l'avaient fait naître ; ceux-ci travaillaient plutôt à la calmer qu'à l'accroître. […] La vérité est qu'ils ne cherchaient qu'une issue pour sortir du mauvais chemin dans lequel ils étaient entrés. »

    Après les journées révolutionnaires de février, et dans la campagne pour les premières élections législatives au suffrage universel, Tocqueville justifie son attitude face à ceux qui lui reprochent de ne pas avoir participé aux Banquets et il leur déclare :

    « « Pourquoi vous êtes-vous séparé de l'opposition à l'occasion des banquets ?» me dit-on. Je répondis hardiment : « Je ne voulais pas de banquets parce que je ne voulais pas de révolution, et j'ose dire que presque aucun de ceux qui se sont assis à ces banquets ne l'auraient fait, s'ils avaient prévu, comme moi, l'événement qui allait en sortir. La seule différence que je vois donc entre vous et moi, c'est que je savais ce que vous faisiez tandis que vous ne le saviez pas vous-mêmes ». Cette audacieuse profession de foi antirévolutionnaire avait été précédée d'une profession de foi républicaine ; la sincérité de l'une avait paru attestée par la sincérité de l'autre ; l'assemblée rit et applaudit. On se moqua de mes adversaires et je sortis triomphant. »

     

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  • Au revoir Jean d'Ormesson

    J'ai appris ce matin la mort de Jean d'Ormesson. Je pense à lui pour de multiples raisons que je préciserai bientôt. Mercredi dernier dernier, 29 novembre à 11h46 mon téléphone sonne, surprise c'était lui. Il m'appelait à la suite d'un courrier que je lui avais expédié à l'Académie le 24. Il m'a dit : "Vous savez, je suis bien fatigué". Puis nous avons parlé, quelques petites minutes, de Tocqueville à propos duquel je lui avais déjà écrit voici plusieurs années, il m'avait alors répondu par lettre. Lors de notre conversation il a cité le nom de Giscard comme l'un des académiciens connaissant Tocqueville. Je lui ai dit : "il y en a d'autres, Fumaroli par exemple" et il m'a répondu : " Je le vois demain midi, nous mangeons ensemble".
    Ce jour là il était fatigué, il savait qu'il arrivait au terme de sa vie mais il ne pensait pas sa mort si proche car il comptait se rendre encore prochainement à l'Académie.

  • Dictionnaire Tocqueville

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  • D'une époque fantastique à une époque étrangement schizophrénique ... de Daniélou à DSK

    Le 20 mai 1974, le cardinal Daniélou meurt en pleine épectase en allant évangéliser  Marie-Madeleine, l’une des plus belles figures qui soit, celle à qui le Christ est apparu en premier en sortant du tombeau : noli me tangere !daniélou,dsk,barabbas,pilate,jésus,matthieu,nuances de grey,madame de saint-sulpice,confucius,eugénie de montijo,napoléon iii

    N’avait-il pas dit : Je vous le dis en vérité, les publicains et les prostituées vous devanceront dans le royaume de Dieu. (Mat. 28)

    Il est vrai que cela n ‘a pas plu et que c’est l’une des raisons, entre autres, pourquoi les bien pensants de l’époque lui  ont fait la peau, malgré les efforts réitérés de Ponce Pilate pour lui sauver la mise :

    Et comme il était assis sur le tribunal, sa femme lui envoya dire: N'aie rien à faire avec ce juste; car j'ai beaucoup souffert aujourd'hui à son sujet dans un songe. Mais les principaux sacrificateurs et les anciens persuadèrent aux foules de demander Barabbas et de faire perir Jesus. (...) Pilate leur dit: Que ferai-je donc de Jésus, qui est appelé Christ? Ils disent tous: Qu'il soit crucifié ! Et le gouverneur dit : Mais quel mal a-t-il fait ? Et ils s'écriaient encore plus fort, disant : Qu'il soit crucifié !

    Et Pilate, voyant qu'il ne gagnait rien, mais que plutôt il s'élevait un tumulte, prit de l'eau et se lava les mains devant la foule, disant :

    daniélou,dsk,barabbas,pilate,jésus,matthieu,nuances de grey,madame de saint-sulpice,confucius,eugénie de montijo,napoléon iiiJe suis innocent du sang de ce juste ... Et tout le peuple, répondant, dit : Que son sang soit sur nous et sur nos enfants !(Mat. 27 , 19-24)

     Nous n’en sommes plus au temps béni où Daniélou exerçait son ministère près des dames de Saint-Sulpice ; on s’occupe désormais du cas DSK.daniélou,dsk,barabbas,pilate,jésus,matthieu,nuances de grey,madame de saint-sulpice,confucius,eugénie de montijo,napoléon iii

    Chacun pense ce qu’il veut et juge comme bon lui semble.

    Cependant en ce même moment où les merdias dénoncent ses/ces turpitudes, ces mêmes merdias font état du succés qui attend le film Nuances de Grey appelé à un succès énorme, comme le livre éponyme.daniélou,dsk,barabbas,pilate,jésus,matthieu,nuances de grey,madame de saint-sulpice,confucius,eugénie de montijo,napoléon iii

    On réserve des places à l'avance, les jeunes femmes, les femmes jeunes et les ménagères de 50 ans, et les hommes, leurs maris, leurs amants, leurs gigolos ou tous les indépendants ... réservent leurs places, nous répètent à l'envi et en boucle, les merdias. Les marchands de godmichets et voient leurs ventes connaître une explosion, rapportent encore les mêmes merdias !

    Il y est question je crois, dans ce livre/film, si j’ai bien entendu, d’une jeune femme sans le sou qui se livre aux pratiques sadiques d’une homme fortuné !... Mais entendons-nous bien, si j'ai bien compris, un sadisme soft, ou quelque chose du genre. Vous voyez ! Qu'entendez-vous par là ? Pas grand chose à la vérité !

    Rappelons ici les fortes paroles de Confucius : « On a le droit d’être c@n, mais il y a des limites".

    J’ajoute que les mêmes moralistes évoqués au début (tous ceux qui hantent nos plateaux de télé dissertant shitphilosophiquement), les mêmes, dis-je, voici quelques mois, dans les mêmes circonstances, portaient les mêmes jugements et suivaient attentivement à la télévision l’histoire de l’impératrice Eugénie, vous savez la femme de ce putassier de Napoléon III, bien connu à ce titre.

    « Vaste programme » disait de Gaulle ; en ces temps merdiatiques, la pente est encore plus raide.

    Si l’on peut dire !