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génocide

  • À propos de "Tocqueville et les Apaches".

    Réponse à Michel Onfray

    Mise au point sur Tocqueville les Indiens et les Noirs, l’Algérie et 1848

    Pendant le week-end du 14-15 janvier 2017 a eu lieu à Caen l’inauguration de la médiathèque Tocqueville.

    Le maire de Caen avait décidé de donner le nom de Tocqueville à cette nouvelle médiathèque et j’avais tenu à le féliciter de cette décision en lui envoyant un petit courrier. Il a décidé de centrer les événements qui marqueraient ces deux jours autour de Michel Onfray qui échangeait le dimanche matin avec Brigitte Krulic sur : « Alexis de Tocqueville historien et philosophe » et devait donner l’après-midi une « Leçon » au Conservatoire de Caen, retransmise en direct dans le forum de la bibliothèque Alexis de Tocqueville : « Alexis de Tocqueville, la passion de la liberté ».

    Pendant ces deux jours on remettait gracieusement aux centaines de visiteurs un petit ouvrage : « Michel Onfray La passion de la liberté, Tocqueville contre le despotisme démocratique[1]. »

    Le calendrier des manifestations avait été arrêté avec Michel Onfray et des invitations avaient été lancées aux personnalités mais j’appris huit jours auparavant que la « Leçon » était reportée à une date ultérieure, sans autre précision sur la raison de ce report.

    Joël Bruneau, maire de Caen, avait fait appel à Michel Onfray pour des raisons médiatiques. Je l’avais entendu précédemment à deux ou trois reprises évoquer Tocqueville de façon critique en utilisant les arguments habituels de la doxa des anti-tocquevilliens qui correspondaient assez bien à ses orientations politico-idéologiques, même si elles sont mouvantes et difficiles à cerner.

    Dans la préface de son dernier livre il écrit :

    « Longtemps je n'avais lu de Tocqueville que son Ancien régime et la Révolution française[2].(…) Je n'y avais pas compris grand-chose tant cet ouvrage exige en amont des connaissances sur la Révolution française. »

    Et il précise :

    « Quand Joël Bruneau, le maire de Caen, m'a sollicité pour le discours inaugural de la médiathèque, qui venait de prendre son nom. J'ai accepté en me disant que j'aurais ainsi l'occasion de revenir à un auteur que je n'avais lu que partiellement. »

    Dans son premier livre, Michel Onfray a puisé un très grand nombre d’éléments dans ma biographie[3] sans jamais signaler ses sources, sauf une fois, à la fin du livre :

    « Jean-Louis Benoît a écrit dans son incontournable Tocqueville, un destin paradoxal : ‘C’est à ce moment précis de sa vie que Tocqueville envisage le programme le plus social, le plus marqué à gauche, de toute sa carrière, qui est également le programme le plus avancé de toute la gauche réformiste sous la Monarchie de Juillet.’ »

    Et il fait de cet emprunt, Tocqueville homme de gauche, le leitmotiv de son livre ; d’aucuns parleraient de plagiat, et cependant, je préfère préciser qu’il s’agissait chez moi de présenter ces idées de Tocqueville dans leur contexte historique, celui de la gauche réformiste, ni socialisante ni communisante, de la Monarchie de Juillet. Pagnerre, homme de gauche et républicain qui fut reçu au château de Tocqueville et qui réalisa en 1848, la treizième édition de De la démocratie en Amérique, avait effectivement considéré qu’il pouvait inclure Tocqueville dans les députés de gauche de la Monarchie de Juillet, mais un homme de gauche atypique, tant il était marqué par ses origines, mais qui était pour la réforme, l’abaissement du cens menant à terme au suffrage universel et qui, bien qu’anglophile, voulait que la France tienne tête à l’Angleterre toujours soucieuse de nous tailler des croupières. Tels étaient les marqueurs retenus par Pagnerre ; le dernier notamment est l’une des raisons pour lesquelles il entendait que la France se maintienne en Algérie.

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  • Tocqueville et la dénonciation du génocide des Indiens aux Etats-Unis

     Dans la rubrique Vient de sortir

    Liberty Fund a édité de très nombreux textes de, sur, ou à propos de Tocqueville, notamment The Making of Tocqueville’s Democracy in America, de James Schleifer, l’un des plus grands spécialistes de ce texte,

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    ainsi que l’édition bilingue de De la démocratie en Amérique (reprise de l’édition Vrin – 1990 – qui est la meilleure existant sur la marché). L’édition Liberty Fund – 4 tomes cartonnés, 3200 pages – est sans équivalent et appelée à faire date et à constituer l’édition de référence pour les chercheurs et spécialistes, pour les décennies à venir.génocide,indiens,esclavage,beaumont,tocqueville,yale,nolla,henderson,chicago,compostelle,liberty fund

    Aujourd’hui, Liberty Fund publie, sous la direction de Christine Henderson Tocqueville’s Voyage, les actes du double de symposium de Saint Jacques de Compostelle (25-28 sept 2008) et de Chicago (8-11 janvier 2009) qui réunissaient les principaux spécialistes du moment, parmi lesquels trois éditeurs (publishers) de De la démocratie en Amérique, en anglais (E.U.) , au premier rang desquels Eduardo Nolla qui a été seize ans chercheurs et enseignant à l’Université Yale.

     Cela a été un grand plaisir pour moi non seulement d’être invité au symposium de Compostelle mais encore d’être invité à faire une communication qui paraît aujourd’hui dans ce volume sous le titre Tocqueville's Reflections on a Democratic Paradox.

    Nous avions à proposer un thème portant sur le voyage américain de Tocqueville établissant un lien avec la suite de son oeuvre et son action politiques. 

    J’ai donc entrepris l’analyse de la double antinomie démocratique que constituait, pour Tocqueville et son ami Beaumont, le fait que cette grande démocratie remarquable s’établisse sur le génocide des Indiens et l’esclavage des Noirs, véritable crimes contre l’humanité (Tocqueville est à ma connaissance, le premier à utiliser cette expression au mot près et stricto sensu).

    L’entreprise relevait un peu du challenge ; certes les étatsuniens reconnaissent les faits, le mot génocide lui-même n’est plus systématiquement rejeté. Mais j’ai tenu à établir faits, textes, chiffres en mains que le terme est tout à fait juste. La population indienne qui représentait de 8 à 12 millions (le chiffre le plus vraisemblable étant de 10-11 millions) à l’arrivée des Européens, s’est trouvé réduit à 200-250000 au plus bas de l’étiage, à la fin du XIXe siècle. Mais le fait le plus important, qui constitue le centre de mon analyse,  était de prouver que ce n’était pas là le fruit d’un accident, d’un enchaînement mécanique de causes involontaires mais un acte politiquement délibéré obéissant au choix de la majorité des citoyens, textes à l’appui, chiffres à l’appui. 

    Tocqueville et Beaumont assistent même à la déportation des Chactas, qui signifie à court terme leur élimination, leur disparition et celle des Indiens des trois autres grandes tribus, dont les Cheyennes.

    Le Film de John Ford Cheyennes ne date que de 1964, ce n’est qu’en 1987 que le Congrès américain a choisi de nommer La piste des larmes  l'itinéraire, de la déportation des Cherokees.Tocqueville, dans le chapitre X de la première Démocratie (1835) comme dans sa correspondance, et Beaumont, dans son roman Marie ou de l’esclavage aux Etats-Unis,  dénoncent vigoureusement cette extermination systématique dont le responsable le plus déterminé est les président Jackson qui n’hésite pas pour cela à passer outre aux décisions du Congrès : ils choisissent de témoigner devant l'Histoire.

    Voici la liste des auteurs des communications qui figurent dans le livre de Christine Henderson : 

    Enrique Aguilar holds a PhD in political science from Pontifica Universidad Católica in Argentina, where he presently is professor of political theory and director of the Ph.D. program in Political Science of the Faculty of Social Sciences of the Universidad Católica Argentina.

     Barbara Allen is Ada M. Harrison Distinguished Teaching Professor of the Social Sciences, professor and former chair of the Department of Political Science, and director of Women’s Studies at Carleton College in Northfield, Minn.

     Jean-Louis Benoît MA in moral and political philosophy from Paris IV Sorbonne, PhD  Université de Caen. He initiated and co-organized the 1990 international colloquium L’actualité de Tocqueville and, in 2005,  the international colloquium honoring the bicentenary of Tocqueville’s birth : Tocqueville entre l’Amérique et l’Europe.

    Aurelian Craiutu is professor of political science at Indiana University–Bloomington.

     Simon J. D. Green is professor of modern history at the University of Leeds and fellow of All Souls College, Oxford.

     Christine Dunn Henderson is senior fellow at Liberty Fund. She managed, edited and introduced the symposium and the publishing of the essays. The book is to be published in October and should be on sale from November 1st.

     Jeremy Jennings is professor of political theory at Queen Mary Uni­versity of London.

     Alan S. Kahan is professor of British civilization at the Université de Versailles/St. Quentin-en-Yvelines.

     Harvey C. Mansfield is the William R. Kenan Jr. Professor of Gov­ernment at Harvard University,

     Reiji Matsumodo graduated from the University of Tokyo, he has been teaching political theory at Waseda University since 1982.

     Eduardo Nolla is professor of political theory at the Universidad San Pablo–CEU, Madrid. He was a visiting scholar at Yale University from 1981 to 1985 and taught there full time from 1986 to 1992.

     Filippo Sabetti is professor of political science at McGill University, Montreal, Quebec,

    James T. Schleifer , professor emeritus of history and former dean of Gill Library at the College of New Rochelle, received his PhD in his­tory from Yale University. Internationally recognized as a Tocqueville scholar, he has taught as a visiting professor at Yale University and at the University of Paris.

     Cheryl B. Welch is senior lecturer and director of undergraduate studies in government at Harvard University.

     Catherine H. Zuckert is Nancy Reeves Dreux Professor of Politi­cal Science at the University of Notre Dame where she also serves as editor-in-chief of the Review of Politics.

    “Tocqueville’s Voyage” September 25-28, 2008 Santiago de Compostela.

     CONFERENCE DIRECTOR Dr. Eduardo Nolla Universidad San Pablo-CEU

     DISCUSSION LEADER Professor David Wotton Department of History York University Heslington, York United Kingdom

     LIBERTY FUND REPRESENTATIVE Dr. Christine Dunn Henderson Liberty Fund, Inc  Indianapolis, IN 46250